vendredi 9 février 2018

Petit bond chez les wallabies


Twizel, modeste village, sera mon camp de base pour aller observer le Mont Cook. Il faut compter trois quart d'heure d'une route plane pour rejoindre les abords du plus haut mont de Nouvelle Zélande. Durant tout le trajet ensoleillé on profite de face du sommet enneigé de l'attraction du jour. On longe en parallèle le lac Pukaki et son eau turquoise. Sur place je ferai une petite randonnée de trois heures aller-retour au cœur de la vallée pour me rapprocher au plus prés de la montagne et de son mini-glacier qui meurt dans un lac à l'eau grise claire. Sur le chemin du retour, je m'autorise un pause baignade dans le lac Pukaki pour récupérer des efforts fournis sous une belle chaleur. Je me délasse dans cette eau translucide et j'observe de minuscules têtards se faufiler autour de mes pieds.





Le lendemain je ne filerai pas directement vers Christchurch, je ferai d'abord étape à Oamaru pour essayer de surprendre les manchots à la tombée de la nuit. Après un repérage sur la carte et les bons conseils de mon hôte du soir je choisi mon spot d'observation. J'opte pour une corniche aménagée donnant sur une plage à l'écart de la ville. Il y a déjà une petite dizaine de personnes quand j'arrive sur les coup de 19h. Tout le monde à les yeux rivés sur la plage déserte. On dirait un groupe d'américains s’apprêtant à revivre le Débarquement. En guise de mise en bouche, on observe, avec un regard légèrement moqueur, un lion de mer montrant toutes les peines du monde à se mettre à l'eau. Puis finalement, une demi heure plus tard, une petite créature d'une soixantaine de centimètres s'est extirpé de l'océan et a cheminé en dodelinant le long de la plage, le tout dans un silence magistral où seul le bruit des vagues parvenait à nos oreilles. Le manchot solitaire nous a gratifié d'un impressionnant cri aiguë puis est resté planté au pieds de la falaise, dans l'attente de ses congénères et de la nuit. Mais il n'y aura point d'autre surprise venue de la mer. Au fur et à mesure que la nuit commençait à poindre, les gens quittaient petit à petit les lieux. Je suis finalement le dernier à être parti vers 21h30, laissant le manchot à sa solitude et à sa tranquillité.



Mon périple chez les kiwis s'achève à Christchurch, la plus grande agglomération de l'île du Sud. La ville a été victime de terribles tremblements de terre en 2010 et 2011 laissant 185 victimes derrière eux. Plus de six ans après les stigmates sont encore là, les terrains vagues sont nombreux dans le centre. Autant de cicatrices en attente de nouveaux projets. La cathédrale éventrée est soutenue par une imposante structure métallique. Mais la vie a repris le dessus, la reconstruction est bien amorcée. Souvent originale comme ce mini-centre commercial issu de l'imbrication de plusieurs containers. La ville possède quelques atouts comme son jardin botanique, son université de style victorien ou son musée national. C'est sur ces dernières images que s'achève mon périple néo zélandais. Un véritable dépaysement au sens propre. En revanche, au niveau culturel, hormis pour les maoris, on reste dans un univers très anglo-saxon dont je suis maintenant assez familier.





Prochaine étape : l'Australie. Mon séjour sera court, mais je suis curieux de voir quelles différences je pourrai observer. A peine quatre heures de vol pour rejoindre Melbourne (avec deux heures de décalage horaire). A l'enregistrement, on m'annonce des frais de bagages pour 75€. C'est tout le problème de prendre des billets d'avion via un site comparateur, on n'est jamais vraiment sûr des suppléments, même en y prêtant attention. Et quand le vol initialement opéré par Air New Zeland est sous traité à Virgin Australia, alors là ça devient impossible. Ma carte bancaire semble se rallier à ma cause et refuse de fonctionner. On me fait changer de comptoir et on recommence la manœuvre, mais en vain. Lassé le steward me rend la carte et me lance avec le sourire « it's seem to be your lucky day. Today it's free for you ».

A chaque débarquement dans un nouveau pays, j'ai ma routine. Passage à l'immigration. Récupération de mon sac à dos puis passage de la douane. Je découvre la couleur des billets locaux au premier distributeur sur mon chemin. Je me mets ensuite en quête d'un moyen de transport pour regagner le centre-ville. Et c'est durant ce trajet, en quittant généralement un aéroport aseptisé qu'on rentre vraiment dans la nouvelle destination. Bon, pour l'Australie et Melbourne on est pas dans le grand dépaysement. On est loin de mes premières impressions à Cancun ou Asunción. Et nul doute qu’Hanoï dans une semaine sera également autre chose.

Melbourne est agréable. Rien de fantastique toute fois, on reste dans l'architecture typique d'une ville coloniale d'époque victorienne. Grosse communauté asiatique présente, on voit de suite les effets de la proximité géographique. Pour le cliché sur le grand surfer blond on repassera. En dehors du centre ville, deux quartiers ont attiré mon attention. Tout d'abord, Fitz Roy, le quartier alternatif qui s'étale autour de deux grandes rues commerçantes. Les différents bars et boutiques se logent dans une enfilade de bâtiments à étage accolés les uns aux autres. Un faux air de Camden Town. L'autre quartier c'est St Kilda ou plus exactement Melbourne-plage. Petite ambiance balnéaire, longue plage bondée et parc d'attraction désuet. Niveau timing, je me suis manqué. J'y suis quinze jours après l'Open d'Australie et un mois avant le grand prix de Formule 1. En revanche j'y suis pour le Superbowl. Décalage horaire oblige, je regarde ça à 10h30 sur écran géant dans un bar. Ambiance bières et croissant. Je regarde cette saison NFL se finir. Celle que j'avais vu commencer dans un bar à San Francisco et que j'ai même vécu le temps de deux matchs à Green Bay.











Après cet aperçu de l'Australie urbaine, place à l'Australie côté nature. Le programme : quatre jours et un peu plus de mille bornes pour rejoindre Adélaïde. La route longe la côte et offre une panoplie incroyable de points de vue. Le moment phare étant les douze apôtres, de grands pitons rocheux isolés de la falaise par l'érosion sont fièrement plantés dans l'océan. Je prend tout mon temps et multiplie les arrêts. Je profite des longues plages pour mes pauses repas. Je fais ensuite un détour dans les terres pour visiter le parc national des Grampians, son Grand Canyon et ses vues impressionnantes. L'endroit est réputé pour sa vie sauvage, mais je ferai chou blanc. J'ai fait des efforts mais les koalas et kangourous ne seront pas de la partie. Pourtant la signalétique routière invitant à la prudence vis à vis d'une possible présence marsupiale est bien là. En fait, j'en ai croisé un ou deux, mais ils gisaient sur le bas côté du macadam, leur rencontre avec un pare choc leur ayant ôté tout souffle de vie. Pas le type de rendez vous que je souhaitai. Tant pis. Je passe de la région de Victoria à celle de l'Australie Méridionale. Ce qui signifie encore un changement d'heure. Mais celui-ci est assez original puisqu'il est seulement d'une demi-heure. Sur la route je ferai un dernier arrêt pour contempler le magnifique lac Bleu prés de Mount Gambier. Un cratère rempli d'une eau d'un bleu saisissant. Depuis le début de mon voyage, j'ai vu un paquet de lacs et de toutes les couleurs. Mais ce bleu là reste fascinant.









Je rends la voiture à Adélaïde et me voilà prêt à embarquer pour un nouveau continent. Direction l'Asie et le Vietnam. Je suis impatient de me frotter à une nouvelle culture. Le périple doit me faire passer par Bali puis Bangkok avant de rejoindre Hanoi. Compagnie différente à chaque fois, je vais donc devoir récupérer mes bagages et passer l'immigration à chaque stop. Ça risque d'être un peu sportif. 


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