Dimanche 29 Octobre, jour
du changement d'heure. De mon côté j'en ai fait un double qui
s'annule (une heure de moins à l'atterrissage de mon vol Nouvelle
Orléans - Atlanta que j'ai récupérée à l'aéroport de Cancun).
Sachant que les américains n'ont pas changé d'heure mais que les
mexicains oui, quelle heure était-il hier à la même heure ?
Bref, je laisse mes neurones aux repos et ajuste l'horloge de mon
téléphone tout en découvrant mes premières images du Mexique au
travers de la navette qui me mène au centre-ville. Cancun est une
ville réputée pour son complexe hôtelier en bord de plage. Je
ferais l'impasse sur cette destination, je resterai dans la
« vieille »
ville. Aéroport le mieux desservi du secteur, il sera ma porte
d'entrée et de sortie de ces trois semaines en Amérique centrale à
la découverte des mayas. Je décide d'occuper ma première
journée à la logistique (laverie, planning et réservations...),
histoire de me poser un peu et de m’imprégner lentement de cette
nouvelle « ambiance ».
Très vite les similitudes avec mon voyage en Pérou-Bolivie
apparaissent. Comme beaucoup de mexicains, je passerai d'une ville à
l'autre en empruntant les réseaux de bus. Globalement, Cancun n'a
pas de grand charmes, je serai mieux servi sur mes deux villes
suivantes : Valladolid et Mérida. Ces cités mexicaines offrent
de jolies couleurs aux façades des bâtiments, quelques places
arborés et de sympathiques petites églises aux tons pastels. Après
ce sont des villes vivantes avec une autre définition de la
propreté. Les rues sont engorgées de voitures, camions et bus. Si
entre les villes on voyage en bus et les voitures sont rares, en
milieu urbain c'est l'effervescence. Je sors un peu des cœurs de
ville pour essayer de toucher un peu plus l'authenticité locale.
En
la matière, rien ne vaut une visite au marché central. Comme pour
la propreté, on a pas la même définition des conditions d’hygiène.
L'ensemble est très animé. Tout le monde est occupé. Acheter,
vendre, déballer, transporter, nettoyer. Çà grouille et c'est
plaisant à observer. Dehors on fait la queue à des stands de
sucreries artisanales sur lesquelles les mouches se pressent
également. Le tout sous un soleil de plomb, dans la bonne humeur et
en musique. Les mexicains aiment la musique. Enfin un certain type de
musique. Et il l'aime fort. La grande majorité des enseignes est
équipé de sonos et inonde les rues de ces mélopées binaires. J'ai
même vu une mascotte danser pour vanter les mérites d'une
pharmacie. A Valladolid, je visite les cenotes
des alentours. Ce sont des espèces de cavités qui hébergent des
bassins souterrains où viennent se baigner les mexicains au milieu
des poissons et chauve souris. Le Yucatan est gorgé de ces
particularités géologiques.
Chichen
Itza, à trois quart d'heure de route de Valladolid sera mon premier
site maya, il s'agit aussi sûrement du plus renommé. L'endroit est
relativement vaste, les ruines sont assez espacées les unes des
autres. Cela laisse imaginer la grandeur passée de la cité. Enfin,
il faut se projeter car c'est envahi
de touristes et de vendeurs ambulants. Je joue le « passager clandestin » et profite à la volée des explications des guides locaux au détour des monuments. Uxmal, prés de Merida, l'autre grand site maya du Yucatan, sera moins fréquenté et sans vendeur. On profite du site en compagnie des iguanes, les résidents actuels, qui se dorent au soleil. Il est possible de gravir les édifices pentus pour profiter de vues incroyables sur ces ruines perdues dans une mer végétale. Il y a plus de mille an, deux histoires de l'humanité s’écrivaient de part et d'autre de l'océan, chacune pensant être la seule. Mais on note des similitudes : on se sédentarise en cités, on régit une vie sociale, on s'invente des dieux et on fait même du sport (un jeu de balle assez bizarre qui se joue avec les coudes, les hanches et les genoux pour les mayas). Les mayas n'étaient pas des romantiques. Outre les sacrifices humains, ils se faisaient la guerre entre cités. Nul doute que s'ils avaient pu traverser l'océan avant que les espagnols ne le fassent, nous n'aurions pas eu de châteaux ni d'églises mais de grandes pyramides.
de touristes et de vendeurs ambulants. Je joue le « passager clandestin » et profite à la volée des explications des guides locaux au détour des monuments. Uxmal, prés de Merida, l'autre grand site maya du Yucatan, sera moins fréquenté et sans vendeur. On profite du site en compagnie des iguanes, les résidents actuels, qui se dorent au soleil. Il est possible de gravir les édifices pentus pour profiter de vues incroyables sur ces ruines perdues dans une mer végétale. Il y a plus de mille an, deux histoires de l'humanité s’écrivaient de part et d'autre de l'océan, chacune pensant être la seule. Mais on note des similitudes : on se sédentarise en cités, on régit une vie sociale, on s'invente des dieux et on fait même du sport (un jeu de balle assez bizarre qui se joue avec les coudes, les hanches et les genoux pour les mayas). Les mayas n'étaient pas des romantiques. Outre les sacrifices humains, ils se faisaient la guerre entre cités. Nul doute que s'ils avaient pu traverser l'océan avant que les espagnols ne le fassent, nous n'aurions pas eu de châteaux ni d'églises mais de grandes pyramides.
De
Merida à Palenque, au sud, j'opte pour un bus de nuit. Le véhicule
est à moitié vide, de quoi laisser la place à une nuit
confortable, si ce n'est le réveil. Au petit matin, je suis sorti de
mon sommeil par un militaire qui était monté dans le bus pour une
vérification de routine. Nous sommes à la frontière du Chiapas.
Après la révolte populaire zapatiste des années 90, la région a
obtenu une autonomie officielle mais la lutte perdure et le
territoire reste donc sous tension militaire. Sur une partie du
Chiapas, les zapatistes promeuvent un autogouvernement en s'appuyant
sur les traditions indigènes. La surprise passée, Palenque se
révèle une petite ville agréable mais sans grand charme. Les
ruines voisines valent toutefois le détour.
L'étape
suivante est San Cristobal de las casas. Mais avant je voulais
visiter les ruines de Tonina sur la route. Problème, le site est
délaissé par les trajets touristiques. Il faut donc improviser. En
arpentant les rues de Palenque, je trouve finalement mon bonheur. Je
m'installe dans un colectivo à destination d'Ocosingo. Le
colectivo est comme son nom l'indique très bien un transport
collectif (voiture, pick up, minibus...). Une fois plein, il
part à destination. L'uber pool n'a rien inventé. Pour Ococingo,
c'est un minibus, je suis le seul touriste à bord. En route, le
véhicule se vide et se remplit au gré de haltes improvisées. Et il
n'y a pas forcement de siège pour tout le monde (les mexicains
ont aussi inventé le surbooking). La route de montagne à
travers une végétation à mi chemin entre la forêt et la jungle
permet d'apprécier le cœur du Chiapas. De ce que je peux observer
sur la route et au grès des hameaux de fortune, les principes
ressources sont les bananes, le café, le cacao et l’élevage de
poulets. A
Ocosingo, je traverse la ville jusqu'au marché pour prendre un autre
colectivo à destination des ruines. Je suis encore le seul
touriste. Ou plutôt je suis le seul touriste « gringo »,
en effet, on est dimanche et les locaux prennent du bon temps.
Finalement le site sera sympa mais moins marquant que ce que
j’espérais. L'occasion d'observer une tranche de vie locale sur
une journée.
De retour à Ocosingo je prends un autre colectivo
jusqu'à San Cristobal où j'arriverais pour la tombée de la nuit.
Nous sommes en altitude et le soir la température baisse rapidement.
Un peu de fraîcheur n'est pas pour me déplaire au vue de mes deux
derniers mois. San Cristobal est la grande ville culturelle du
Chiapas. Une architecture coloniale assez sympathique et donc
beaucoup de touristes. Je clôturerais ici ma première partie
mexicaine.
Le lendemain, je prends un shuttle (le colectivo pour
touristes) à destination du Guatemala. Hollandais, allemands,
danois... Le voyage promet de belles sonorités gutturales. Je m'arme
de mes écouteurs et me plonge dans ce cinéma vivant que vont m'offrir
ces 8h de trajets sur une route parfois à la limite du praticable.
Cantines improvisées au bord des routes, femmes en costumes
traditionnels, enfants qui jouent aux cerf volants, église
improvisée dans un garage, meute de chiens nomades, finalement le
passage de la frontière (une formalité si ce n'est les 500 pesos
« d’impôt de sortie ») n'amène pas de changement
visible. Le Chiapas et le Guatemela semblent à première vue assez
similaire. A noter toutefois l'apparition des chicken bus, bus
colorés et archi blindés (d'où le nom) qui semblent régir
les transports locaux. Après une longue journée de route, c'est un
peu remué que j'arrive à ma première étape guatémaltèque :
Quetzaltanengo (un carton au scrabble) en plein altiplano.
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Photo 7 on l'a reconnue la salle des Illustres... :)
RépondreSupprimerC'est exactement ce que je me suis dit en rentrant dans la pièce!
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